• Chapitre 1.

     

    Jusqu'à l''au-delà, Chapitre 1.

    Et à travers les Mondes.

     

    Fic Cross-Over des Univers d'Hetalia, de BBC Sherlock, d'Amnesia, et de biens d'autres...

     

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    Jusqu'à l'au-delà, Chapitre 1.

     
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    Monde d'Aménesya.

     

    Il courrait. Il courrait pour sa peau, pour ne pas se faire transpercer de part en part d'un coup de ces immondes griffes du monstre qui le poursuivait. Car il le savait ; un seul coup porté par la créature, et il était un homme mort. Le jeune homme s'engageait dans un couloir sombre, puis deux, puis trois, jusqu'à ce qu'il finisse par arrêter de les compter pour finalement se focaliser uniquement sur sa course rendue effrénée par la peur. Il avait perdu le fil du temps, et commençait peu à peu à s’essouffler. La peur lui tiraillait à présent l'estomac ; il était hors de question pour lui de s'arrêter maintenant, alors il fit la sourde oreille lorsque son corps lui hurlait qu'il avait besoin de se reposer. Il détallait dans les couloirs sombres du château, espérant trouver une fichue porte pour pouvoir sortir de ce cauchemar. Sa gorge était sèche, ses poumons brûlaient à l'intérieur et il avait l'impression que son cœur allait éclater à tout instant tellement celui-ci cognait furieusement contre sa frêle poitrine.

     

    -Pitié, Stephano, dis-moi que la sortie se trouve au bout de ce couloir... Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps...

     

    -Ne t'inquiètes pas Daniel, plus que quelques mètres et tu y es. Mais dépêches toi, il est sur nos talons !

     

    Il se retourna pour voir une ombre furtive derrière lui, ce qui eu pour effet de lui faire accélérer le pas. Quelques mètres plus loin, Daniel vit enfin la délivrance tant espérée ; une grande porte en bois ébène se tenait à moins de 5 mètres de lui. Malheureusement, c'est à ce moment là que son corps fini par l'emporter sur sa volonté, et le jeune homme, le souffle rendu rauque par la course, fini par s'effondrer au sol, ses jambes flageolantes se dérobant sous lui. Sa lampe à huile se fracassa après avoir chuté sur le sol en pierres, et la petite statuette en or qu'il transportait était fermement maintenue contre sa poitrine. La dureté et la froideur du sol le fit grimacer et il expira bruyamment, ses côtes et ses jambes le faisant atrocement souffrir. Les bruits de pas saccadés de la bête se firent entendre au détour du couloir où se trouvait Daniel. Il savait. Il savait qu'elle l'avait vu, et que cette créature savourait la peur grandissante qui se reflétait dans le regard du brun étalé à terre.

     

    -Daniel ! Daniel, relèves-toi, vite ! Si tu restes comme ça, tu vas te faire tuer ! La porte n'est plus très loin, alors laisse-moi ici et cours !

     

    Le brun lança un regard en biais vers la petite statuette en or, d'un regard rempli de défi.

     

    -Il est... Hors de question que je t'abandonne.. Tu... J'ai enfin fini par te retrouver... Alors... Si... Si on doit sortir d'ici... C'est... Ensemble !

     

    -Espèce d'idiot. C'est pas le moment de jouer les héros ! Il ne peut rien m'arriver ; je ne suis plus qu'un objet Daniel, un foutu objet à la con ! Alors tu vas me faire le plaisir de te barrer en vitesse, sinon je peux te jurer que je ne te le pardonnerai pas !

     

    -J'aimerai bien... Courir... Mais... Impossible de me... Relever...

     

    La petite statue lança un regard rempli de peur et de colère vers le jeune homme. Il était impossible pour lui de l'aider, de quelque moyen que ce soit. Il était bien trop petit et faible, emprisonné dans ce corps misérable. Et à cause de lui, si Daniel ne pouvait plus se relever, il resterait impuissant en regardant son ami  mourir sous ses yeux; et ça il ne pourrait pas le supporter. Il voyait à présent la scène comme au ralenti ; le monstre bondit d'un seul coup pour foncer sur Daniel, toutes griffes déployées. Le jeune homme tenta une dernière fois de se remettre sur ses jambes, en vain. Il lança un regard d'adieu à Stephano, rempli de désespoir et de tristesse. C'est à peine si à cet instant, l'objet doré entendit son cri déchirant qui vibra dans l'air pendant ce qui lui semblait être une éternité.

     

    -DANIEL !

     

    Une vive lumière entoura soudain le brun, avec à ses pieds d'étranges symboles lumineux ; comme un cercle alchimique que les physiciens dessinaient auparavant. La lumière se fit plus intense, tellement aveuglante que Stephano dû fermer ses yeux dorés. Il eu le temps d’apercevoir la bête, sans doute effrayée par la lumière, s'enfuir sans demander son reste. Lorsque qu'il rouvrit ses yeux, il s’aperçut que non seulement le cercle magique avait disparu, mais que son ami aussi.

     

    0O•oO•

     

    Monde d'Héttalya.

     

    Un jeune homme enjoué se dirigeait en sifflotant un air joyeux vers la maison de son ami le plus proche, à savoir ; Ludwig Beillsmidt ; celui qui représentait l'Allemagne. L'italien avait prévu son coup des jours à l'avance ; il allait d'abord sonner chez Ludwig pour lui proposer de lui préparer à manger, et de passer le reste de la journée ensemble ; car il savait pertinemment que l'allemand ne lui refusait jamais rien, surtout lorsqu'il était question de nourriture. Son sac plastique rempli d'ingrédients culinaires à la main, il s'arrêta sur le palier de la maison, s'essuya les pieds sur le tapis, et sonna à la porte. Il attendit plusieurs secondes, et fini par sonner une seconde fois. Voyant qu'il n'obtenait toujours pas de réponse, il décida de frapper à la porte en hurlant le plus fort qu'il pouvait ; il était presque qu'impossible que personne ne l'entende avec les décibels que sa voix aiguë produisait. Il était presque sûr qu'en criant ne serait-ce qu'un peu plus fort, Australie pourrait l'entendre de là où il était.

     

    -LUDWIIIIIIIIIG ! C'EST MOI FELIIIIII ! JE SUIS VENU POUR TE PROPOSER DE MANGER ENSEMBLE, T'EN PENSES QUOIIIIII ? LUDWIIIIIIIG OUUUUUUVRE ! HOUHOUUUUU ! T'ES LAAAAAA ?

     

    Le jeune italien continuait de hurler à la porte de son ami, sans se préoccuper des voisins qui commençaient à en avoir ras le bol de l'entendre hurler depuis des heures. Au bout de cinq minutes, un voisin fini par sortir de chez lui, un fusil en main, près à tirer si il le fallait pour le faire taire. Le jeune homme ne l'avait toujours pas remarqué, et continuait son monologue sur le pallier. L'homme au fusil s'approcha de l'italien, et commença à charger son arme et ce, suffisamment bruyamment pour que Feliciano puisse l'entendre. Ce dernier se retourna vivement en entendant le bruit caractéristique de sa mort imminente. Il savait déjà ce qui l'attendait pour avoir été mille fois la cible de Suisse après avoir passé illégalement ses frontières dans le but de retrouver son allié Allemand. De grosses gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front, et il eu à peine le temps d'ouvrir la bouche pour hurler de peur qu'une balle se logea à trois centimètres de sa tête. Livide comme une pomme plongée dans de l'eau de javel, Feliciano loucha lentement sur l'impact qui avait littéralement transpercé la porte ; d'un bois extrêmement solide. L'homme en face de lui prit une munition, qu'il plaça dans son chargeur, et l'italien fit la chose la plus courageuse qu'il eu été bon de faire à l'instant, c'est-à-dire ; courir comme un malade en hurlant pour que quelqu'un vienne à son secours. Sprintant comme un dératé, le voisin d'Allemagne à ses trousses, il courrait en zigzagant pour ne pas se faire toucher par les balles qui filaient à toute vitesse sur lui. L'homme hurlait des choses qui étaient totalement incompréhensibles aux oreilles de l'italien, mais le fait de le comprendre ou non était bien la dernière chose dont il se préoccupait. Se dirigeant vers la route, il ne vit pas la voiture arriver droit sur lui. Le voisin, l'ayant aperçut, s'arrêta sur le trottoir, les yeux fixés sur le véhicule. Le conducteur eu à peine le temps de freiner que Feliciano se retrouva étalé au sol, pleurnichant comme un bébé après avoir trébuché sur une canette de soda. Il n'avait même pas remarquer qu'il avait failli se faire écraser. Voyant que quelque chose était près de lui, Italie leva la tête vers l'imposant véhicule bleu marine, et se précipita vers la fenêtre du conducteur pour le supplier de l'aider.

     

    -PITIE MONSIEUR, AIDEZ MOI ! IL Y A UN FOU QUI M'A POURCHASSE AVEC UN FUSIL ALORS QUE JE VENAIS VOIR MON AMI ALLEMAGNE ET JE- Allemagne ? S'exclama avec surprise le petit brun.

     

    La tête que fit Allemagne à ce moment-là était mémorable. Il s'attendait à tout sauf à ça. Enfin, le fait de voir son voisin avec un fusil ne l'étonnait pas plus que ça, il était habitué de le voir pourchasser des petits farceurs sonnant aux portes ou même des contribuables, mais de voir son allié -qui était censé se trouver à des kilomètres de là- sans avoir été prévenu, un sac plastique à la main, de la purée de ce qui semblait être précédemment de la pomme de terre s'écoulant du sac, des larmes de crocodiles sur le visage et qui avait failli se faire renverser -par lui-même en plus-, il se demandait vraiment si Italie était :

     

    Petit a : Très con.

    Petit b : Très naïf.

    Petit c : Chanceux.

    Petit d (ou la réponse qui n'a aucun sens) : ITALIE QU'EST CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ?

     

    -ITALIE, QU'EST CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ? Hurla l'Allemand sous la colère et l'incompréhension.

     

     

    0• Quelques minutes plus tard, dans la maison d'Allemagne. •0

     

    Le grand blond, une fois le voisin chassé à grands coups de pieds au derrière, son ami remis de son traumatisme et les réprimandes passées, pu enfin s'asseoir sur son canapé et se détendre un peu. L'Italien, assis sur le canapé en face de lui avait les mains jointes entres ses genoux, tête et yeux baissés.

     

    -Bon, commença Ludwig, tu peux m'expliquer ce que tu fais là ?

     

    -... Je regarde mes genoux. Fut la seule réponse de Feliciano.

     

    -... Je parlais de ta présence ici. Fini par répondre Allemagne, souriant légèrement en entendant la réponse grotesque de son ami.

     

    -Oh. Le brun détourna les yeux, un léger sourire mangeant une grande partie de son visage. Je suis venu parce que je voulais passer la journée avec toi, et te préparer à manger. Ca faisait longtemps qu'on s'étaient pas vu, et j'avais envie de te faire plaisir. Mais ton horrible voisin est arrivé, et tout est fichu maintenant que mon sac de courses est en purée sur le trottoir ! OUIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNN !

     

    Allemagne eu un pincement au cœur en entendant le discourt du petit brun. Dire qu'il avait fait tout ce chemin et qu'il avait failli se faire tuer pour lui. Et qu'est-ce qu'il avait fait pour le remercier ? Il l'avait engueuler. Lamentable. Et voilà maintenant qu'Italie pleurait à chaudes larmes sur le canapé du salon. L'allemand ne savait pas quoi faire à cet instant précis, il n'avait jamais été particulièrement doué pour réconforter les gens. Les sentiments, s'était pas trop sa tasse de thé. Lui, il était né pour le champ de bataille, la guerre et tout ce qui s'en suit. Mais consoler un jeune homme fragile et candide, c'était pour lui mission impossible. Il resta regarder son compagnon quelques instants, puis fini par se lever et s'asseoir sur le canapé d'en face, à côté de Feliciano. Il hésita quelques instants, puis passa son bras autour de ses épaules pour lui montrer que s'il avait besoin d'un torse pour étancher ses larmes, et d'un T-shirt pour se moucher -enfin, faut pas exagérer non plus, mais c'est pour dire- ; et bien il était là. L'italien, sachant parfaitement qu'Allemagne n'aimait pas les contacts physiques d'habitude, et voyant l'effort incroyable qu'avait fait son ami pour lui, il le prit dans ses bras et pleura à torrent, mouillant le T-shirt blanc de son imposant vis-à-vis. Si ils avaient postulés pour faire une pub sur les mouchoirs Kleenex, ils auraient décrochés le poste haut la main. Le grand blond, sans savoir pourquoi, senti son cœur battre plus fort en sentant la chaleur émaner du corps de l'italien, et ses joues se colorèrent d'une jolie teinte pivoine. Il se détacha finalement de l'étreinte, et détourna la tête pour ne pas que son ami remarque sa soudaine rougeur. Italie s'essuya les yeux une dernière fois d'un revers de manche, et se leva du canapé.

     

    -Pardon pour la scène. Et merci de ne pas m'avoir jeter dehors. Je rentre à la maison alors, et encore désolé de t'avoir dérangé... Il s'avança vers l'entrée, prêt à partir.

     

    Allemagne se leva soudainement, et agrippa le bras de son allié.

     

    -Pourquoi ? Je veux dire... Tu n'as pas à t'excuser, et il est hors de question que tu partes alors que tu as fait tout ce chemin pour venir jusqu'à chez moi. C'est plutôt à moi de... M'excuser. Enfin, j'apprécie que tu es fait ça pour moi... Je... Merci. Donc, si tu veux bien, on a qu'à faire comme tu avais prévu... Ca te dit ?

     

    Les yeux du jeune homme s'illuminèrent de milliers de petites étoiles.

     

    -Ve... Vraiment ? Tu veux bien ? T'es vraiment génial Allemagne ! Je t'adore !

     

    -Oui ben, profites-en, parce que ça ne va pas être le cas tous les jours, hein.

     

    -Oui, oui ! Déclara l'italien d'un sourire rayonnant. Par contre, je n'ai plus rien pour te préparer à manger... Il fit la moue en se remémorant l'accident qui avait conduit à la mort prématurée de ses courses.

     

    -Et mon frigo, il est là que pour faire joli ? Tu peux te servir, fais comme chez toi. Mais ne fous pas le bordel, sinon tu risques de m'entendre.

     

    -Vee, pas de problème ! C'est à ce moment-là qu'il fit un sourire de trisomique. L'auteure fit un sourire entendu à sa seule lectrice, qui sait parfaitement pourquoi elle a mis cette petite parenthèse dans sa fic...

     

    -Je vais mettre la table. Si tu ne sais pas où trouver ce dont tu as besoin, demandes-le moi.

     

    Ludwig ouvrit une étagère, et partit alors vers la salle à manger, les couverts à la main.

    Il arrangea sa nappe convenablement, car il y avait un pli peu esthétique sur le côté droit qui ferrait avoir une syncope à n'importe quel maniaque du rangement au carré tel qu'il l'était. Problème : en décalant la nappe de neuf degrés vers le nord, un second pli venait de naître sur le côté gauche. Il plaça donc assiettes, couteaux et fourchettes sur le buffet ébène en face de lui, ces derniers le gênant plus qu'autre chose. Le blond enleva la nappe, la secoua un bon coup pour chasser tous les plis et la remit en place. Maintenant, elle était mal mise, le côté à sa droite était plus long de deux centimètres huit que celui de gauche. Ludwig cru pendant un instant qu'il allait tout envoyer voler par la fenêtre, lorsqu'il entendit du fin fond de la cuisine son ami l'interpeller de sa voix mélodieuse. Le mot clé ici étant « mélodieuse » , évidemment.

    Le blond décida donc de laisser sa tâche capitale de côté pour aller aider son allié qui devait avoir reproduit une maquette de la seconde guerre mondiale dans sa cuisine, à en juger par le hurlement qu'il avait entendu.

     

    -Italie, qu'est-ce que tu as fait comme connerie encore ?

     

    Quelle ne fut pas sa surprise en s'apercevant que la pièce était dans un état impeccable, la seule chose qui permettait de voir que de la nourriture avait été préparée était la casserole remplie de pommes de terre qui bouillait sur la plaque électrique. Il n'y avait aucune trace de Feliciano dans la cuisine, comme si il avait subitement disparu. Ce qui était le cas. Si l'italien était sorti, il l'aurait aperçu, car la sortie de la cuisine était directement reliée à la salle à manger. Allemagne fut prit d'un mauvais pré-sentiment et se précipita sur le téléphone.

     

    -Allô, Japon ? J'ai besoin de ton aide, Italie a dû se faire enlevé par les Angleterre et les autres. …D'accord. Préviens-moi lorsque ton avion arrive à Berlin, je viendrai te chercher en voiture. Merci.

     

    Il raccrocha et se passa la main sur le visage.

     

    -Bon sang, dans quelle merde s'est-il encore foutu... ?

     

    0O•oO•

     

    Monde de Doylius.

     

    Glacial. Sombre. John ne savait pas où lui et Sherlock se trouvaient, mais il faisait tellement froid qu'il sentait ses doigts s'engourdir rapidement, et son sens de l'odorat fortement diminuer à cause de son nez complètement gelé. Ils s'étaient retrouvés ici il ne sait comment, mais un horrible pré-sentiment concernant cette affaire commençait à naître au creux de son estomac. Le médecin ne voyait pas où il mettait les pieds, et suivait donc Sherlock à la trace. Comment son ami faisait-il pour arriver à voir dans le noir ? Cela resterait sans doute une question sans réponse, et puis Sherlock était ce qu'il était ; mystérieux et fascinant. Les minutes s'écoulèrent rapidement au fil de leurs pas, et John se demandait si ils verraient un jour la fin de ce long couloir sombre.

     

    -Attends, restes ici. Déclara le brun en s'avançant agilement près d'une rangée de caisses métalliques.

     

    -Sherlock ! Murmura le blond à son attention, il est hors de question que tu y ailles seul, à chaque fois que tu te la joue solo, il nous arrive des tuiles ! On reste ensemble, un point c'est tout ! En disant cela, il s'avança vers son colocataire et le défiant du regard. Ce dernier leva les yeux au ciel en soupirant.

     

    -Très bien, mais tu restes en arrière.

     

    L'ancien militaire obéit en faisant la moue. Il commença à râler du caractère de son ami et de sa manie à vouloir toujours tout faire tout seul.

    C'est à ce moment-là que toutes les lumières s'allumèrent, aveuglant les deux hommes. John grogna ; ils étaient dans une mauvaise posture. Au bout de plusieurs secondes où Holmes et Watson essayèrent de reprendre le contrôle sur leur vue, ils finirent par apercevoir 4 personnes solidement attachées à des caisses, à l'aide de chaînes accrochées le long du mur qui se trouvait en face d'eux. John se sentit mal à l'aise, car il n'arrivait pas à distinguer leurs visages, comme si ils étaient flous. Pourtant, il connaissait ses personnes. Il en était certain.

     

    -Les poissons ont finalement mordus à l’hameçon, n'est-ce pas ?

     

    Les deux colocataires se retournèrent d'un coup, pour faire face à, semble t-il, un jeune homme. Enfin, John n'arrivait pas non plus à le distinguer, comme si ses yeux étaient un appareil photo bon marché essayant de faire un zoom.

     

    -J'aurais dû me douter que tu étais derrière tout ça, après tout, il ne faut jamais se fier aux apparences, n'est-ce pas ? Répondit Sherlock, de sa voix condescendante habituelle.

     

    -Toi qui es supposé être intelligent, tu ne l'es pas tellement, en fait. C'est tellement facile de vous berner, il suffit d'avoir l'air gentil, de vous sauver d'une situation à risque, et le tour est joué. Un masque est tellement facile à vêtir n'est-ce pas ? Même si ma vraie personnalité n'est pas si différente de celle que je vous ai montré. En parlant de personnalité et de trahison, je suis vraiment désolé d'avoir dû droguer et attacher vos amis, mais je vous rassure, je ne leur ferai aucun mal, du moins pour l'instant. La mission qui m'a été attribuée est de te tuer, Sherlock Holmes. Ce n'était apparemment pas prévu à la base, mais puisque tu aurai pu faire capoter le plan...

     

    John sorti rapidement son arme en entendant ses mots, prêt à tirer. Il voulut charger son revolver, mais il se rendit compte de quelque chose d'une importance capitale ; il n'avait plus aucune munition. Comment avait-il pu oublier ça ? Sherlock le poussa sur le côté à l'aide de son bras, et déclara d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumée :

     

    -Je peux donc en déduire que tu n'es pas le cerveau de cette affaire ?

     

    -C'est exact, un point partout ! Mais malheureusement, l'heure tourne, et il va falloir lancer la balle de Match pour décider du vainqueur. Mais comme je ne suis pas un tueur froid et sanguinaire, je vais vite en finir.

     

    Il pointa sa kalachnikov vers le brun, qui le regardait de son regard acier, une boule de stress commençant à se former dans sa gorge . Il déglutit difficilement. Le médecin se mit alors à hurler, sachant parfaitement ce qui allait se passer si il ne bougeait pas.

     

    -SHERLOCK !

     

    -Docteur Watson, je vous suggère de vous pousser, sinon je n'hésiterai pas à tous vous tuer. Ce serait dommage, de salir autant le sol de ce beau hangar...

     

    Le blond eu une terrible envie de se jeter sur cet homme pour lui arracher le langue. Il lança un regard vers son compagnon qui lui adressa un sourire désolé. C'était la première fois que John voyait cette expression-là sur le visage de son ami.

     

    -Fais ce qu'il te dit John, c'est à moi seul d'endurer ça.

     

    -Je refuse, espèce d'abruti !

     

    -John.

     

    Il y eu un instant de flou, comme si le médecin ne contrôlait plus rien. Il voulut pousser le brun, mais il était incapable de faire le moindre mouvement. Quand au reste, tout se passa très vite ; John regarda impuissant la balle qui fusa à toute vitesse sur Sherlock qui n'avait pas bouger à temps, et se la prit en plein cœur. Foudroyé, le détective cracha du sang et s'effondra sur le sol glacé du hangar où ils se trouvaient. John n'arrivait pas à y croire.

     

    -Mission accomplie. Au moins, je ne l'aurais pas fait souffrir.

     

    John se rapprocha en courant de l'endroit où se trouvait à présent le corps sans vie de son ami, malgré ses jambes flageolantes. Il se fichait totalement du meurtrier, lui tout ce qu'il voulait, c'était que Sherlock soit encore vivant. Même si c'était impossible après ce qui venait de se produire.

     

    -Désolé Docteur Watson. Je n'avais pas le choix.

     

    Après avoir parlé, le criminel s'approcha du groupe de personne attachée et gifla l'un d'entre eux qui s'était réveillé et qui commençait à hurler, l'effet de la drogue s'étant sans doute dissipé. L'ancien militaire ignora complètement les autres personnes présentes, et prit le détective contre sa poitrine. Il tentait de sentir son pouls battre contre ses doigts placés sur sa gorge, mais rien. Il n'y avait plus rien, il ne respirait plus. Du sang chaud à la couleur vermeille continuait de se répandre sur le sol blanc et froid. La différence de couleur et de température produisit un contraste macabre.

     

    -Sherlock, Sherlock réponds moi ! Bon sang, espèce d'abruti, réveilles-toi ! Arrêtes de jouer au con, et dis-moi que tu es en vie bordel ! S'il te plaît, arrêtes ça...

     

    Il espérait encore que le brun se relève et lui dise d'une voix acerbe qu'il avait bluffé pour lui sauver la vie, que la balle était en réalité une bille, que le sang n'était pas le sien, que tout cela était une mascarade et qu'il avait été absolument pathétique de se mettre à pleurer comme une fillette. Mais malheureusement, l'espoir de John s'envola. C'était fini. Le grand Sherlock Holmes n'était plus. Les enquêtes à la chaîne, les réveils à 5 heures du matin, les disputes, les crises de fou-rire... Tout ça était à jamais terminé. Le médecin le savait, mais il ne voulait pas l'accepter. Sherlock resterait Sherlock ; mystérieux et fascinant, et... Il ne le reverrait plus jamais à présent.

     

     

    DRIIIIIIIIIIIIIIIIIING DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING

     

    -John.

     

    Silence.

     

    -John.

     

    De nouveau un silence, puis un grognement.

     

    -John.

     

    Le médecin se releva précipitamment de son lit, et se prit la tête de son colocataire en pleine face.

     

    -OOOOOH PUTAIN DE MERDE. Ca fait ma- Sherlock ? Qu'est ce que tu fous dans ma chambre ? S'exclama l'ancien militaire en observant son colocataire, assis en tailleur sur son lit, en train de se masser le front après la collision brutale.

     

    -J'étais venu voir ce qui n'allait pas, tu étais en train de hurler mon nom. Sur le coup, j'ai cru que tu faisais un rêve pornographique me concernant -ce qui est tout-à-fait normal étant donné que je suis irrésistible- mais comme ça avait l'air d'être des cris de douleur, j'ai décidé d'aller voir. Tu as fait un cauchemar donc ?

     

    En constatant les sous-entendus de son ami, le blond eu une expression à mi-chemin entre celle d'un poisson rouge et d'un trisomique. Ce qui n'était pas très joli à voir. Il essaya difficilement de reprendre contenance, et soupira.

     

    -Oui, j'ai... Fait un cauchemar. C'est étrange mais, c'est un cauchemar qui revient souvent, surtout ses derniers temps... J'ai toujours une sensation désagréable quand je suis plongé dedans, parce que je ne peux rien faire pour... Empêcher aux événements tragiques de se produire... Il se gratta la tête et gratifia le détective d'un mince sourire, Enfin, ce n'est qu'un rêve, n'est-ce pas ?

     

    Le brun resta quelques secondes à le regarder d'un air étrange, puis hocha la tête.

     

    -Oui, seulement une séquence visuelle périodique qui se manifeste lors de la phase de sommeil profond en représentant de manière abstraite tes désirs ou tes craintes. Il sautilla du lit et se remis sur pied d'une agilité féline.

     

    John le fixa un instant.

     

    -Au fait, pourquoi tu m'as réveillé ? Une nouvelle enquête ?

     

    Le détective se tourna vers son colocataire et lui lança un large sourire ironique.

     

    -Non, seulement que je n'aime pas être seul dès le matin, parce qu'il faut que tu ailles acheter deux-trois bricoles au supermarché et aussi parce que Madame Hudson m'a confisqué Monsieur Crâne, et que de toute manière, il est impossible pour un crâne humain de pouvoir faire ses courses sinon ce serait inquiétant. Tu ne crois pas ?

     

    -... Abruti.

     

    -Merci John, moi aussi je t'adore. Je vais dans le salon continuer mon expérience. Je te laisse t'habiller, et au fait ; il nous faut du lait.

     

    Sur ses mots, il descendit les marches qui séparait la chambre du salon. Le médecin loucha un instant sur son armoire, l'ouvrit pour jeter un coup d'oeil à ce qu'il allait mettre et se massa la tempe, un mal de tête commençant déjà à faire une apparition.

     

    -Quelle formidable journée cela va être... Il prit un pull et un jean au hasard, de toute façon il allait juste au supermarché, pas au Buckingham Palace...

     

    oO•

     

    Le détective entendit son ami râler depuis la chambre. Il sourit devant son microscope en imaginant l'ancien militaire s'emmêler dans un de ses pulls. Le médecin descendit les marches 12 secondes plus tard avec un air de drogué en manque de sa cam, lança un regard vers le brun qui voulait dire « si jamais tu fais le moindre commentaire je te fais bouffer ton microscope » ouvrit le frigo pour verser le fond de la brique de jus d'orange dans un verre et s'installa sur la table en se frottant les yeux de fatigue. Sherlock leva les yeux vers son ami, qui l'imita et ils se regardèrent dans le blanc de yeux pendant de longues minutes. Ils sursautèrent lorsque le portable du détective rompit le silence de la pièce. Le brun fixa pendant un instant l'écran de son BlackBerry et se leva pour mettre son long manteau noir et son écharpe bleue autour du cou. John se leva précipitamment -un peu trop d'ailleurs- grimaça en sentant son ancienne douleur de jambe revenir et lança un œil curieux vers son colocataire.

     

     -Où est-ce que tu vas ?

     

    Le détective sembla hésiter un instant à lui répondre puis lui déclara de sa voix grave :

     

    -Un SMS de Lestrade, il me demande de venir. Une enquête sans doute, il dit qu'il m'attend au coin de la rue. Le blond s'approcha du porte-manteau pour prendre sa veste, et Sherlock lui agrippa le bras pour stopper son geste, et ce ne sera pas long. Tu n'as pas besoin de venir, je ne vais pas être victime d'un attentat si je sors tout seul cinq minutes. Il regarda l'heure sur son portable. Bon disons 10 minutes. Et tu as des courses à faire non ? Alors je te laisse, je t'enverrai un sms si ça s'éternise. Il sourit au militaire et se détourna pour sortir de l'appartement. « A tout-à-l'heure ! » Déclara t-il en descendant les marches.

    John ne put s'empêcher de regarder par la fenêtre son ami se diriger au bout de la rue jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement.

    Le médecin ne savait pas pourquoi, mais il avait un mauvais pré-sentiment.

     

    0O•oO•

     

    Dans un monde inconnu...

     

    Un jeune homme regarda par la fenêtre de son bureau, sans pour autant faire attention au paysage qui s'étendait devant lui, ses yeux bleus-gris brillaient plus que d'accoutumé avec la lumière du Soleil. Il passa une main dans ses cheveux châtains mi-longs, et entendit des bruits de pas se faisant de plus en plus proches. On peut dire qu'ils ont été rapides... pensa t-il en sentant une esquisse de sourire naître sur son visage. La porte ébène de son bureau s'ouvrit sur une jeune femme blonde aux yeux noisettes, remettant sa mèche de cheveux derrière son oreille par habitude.

     

    -Vos ordres ont été exécutés Monsieur Tomlinson, nos voyageurs ne vont pas tarder à arriver. Vous aviez besoin de quelque chose ?

     

    Il tourna son immense siège en cuir pour faire face à son interlocutrice et lui lança un sourire rayonnant :

     

    -Parfait. Vous êtes plutôt rapides dis-moi ! Je suis vraiment fier d'avoir des employés comme vous. Si j'ai besoin de quelque chose ? Oh, maintenant que tu m'y fais penser ; j'aimerai bien un thé à la framboise ma petite Cassie.

     

    -Bien Monsieur. La secrétaire lui rendit son sourire de manière timide et ferma doucement la porte derrière elle.

     

    Le jeune homme remit sa mèche rebelle sur le côté de sa tête et soupira légèrement.

     

    -Nos invités ne vont pas tarder à arriver donc... Il lança un regard mélancolique vers le cadre photo sur son bureau. J'espère qu'ils feront l'affaire pour l'immense mission que je vais leur confier... Et on se reverra enfin, pas vrai ? Lança t-il à la photo en souriant tristement. Seul le silence lui répondit.


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